L’agoraphobie est caractérisée par une anxiété excessive ou peur déraisonnable provoquée par des situations où l’individu se retrouve dans un espace clos ou ressenti comme tel (ex : transport en commun ou file d’attente), ou seul à l’extérieur de son domicile par peur de pas pouvoir être secouru en cas de difficultés.
Cette pathologie concerne environ 1,7 % de la population adulte.
L’agoraphobie se déclare généralement avant 35 ans, avec un risque plus important à la fin de l’adolescence. Il n’y a pas de différenciation des sexes, les hommes et les femmes sont autant touchés.
L’agoraphobie se caractérise par une peur ou une anxiété générée lors de situations où le patient pense ne par pouvoir s’échapper ou recevoir d’aide. Pour bien comprendre l’agoraphobie, il faut comprendre que la crainte du patient n’est pas d’être enfermé dans un endroit clos, mais de de ne pas pouvoir être secouru en cas de crise d’angoisse.
C’est pourquoi les situations anxiogènes peuvent être diverses et variées, cela peut être dans les transports en commun comme le bus par exemple, dans les embouteillages mais aussi à la queue de la caisse d’un supermarché ou de la banque. Pour être considéré comme de l’agoraphobie, le patient doit ressentir une peur ou une anxiété dans deux des cinq situations suivantes :
- Utiliser les transports en commun (par exemple bus, train, bateau, avion, mais également la voiture à cause de la situation des embouteillages)
- Être dans des endroits ouverts (exemple parking, marché, pont)
- Être dans des endroits clos (exemple magasin, théâtre, cinéma)
- Être dans une file d’attente ou dans une foule
- Être seul à l’extérieur du domicile
Dans la majorité des cas, l’agoraphobie va déclencher chez le patient une attaque de panique, c’est-à-dire une montée intense de l’anxiété se traduisant par les symptômes suivants :
- Palpitations battements de cœur sensible ou accélération du rythme cardiaque
- Transpiration
- Tremblement ou secousses musculaire
- Sensation de souffle coupé ou impression d’étouffement
- Sensation d’étranglement
- Douleur ou gêne thoraciques
- Nausées ou gêne abdominale
- Sensation de vertige, d’instabilité, de t’être vide ou impression d’évanouissement
- Frissons aux bouffées de chaleur
- Sensation dégourdissement ou de picotements
- Sentiment d’irréalité (déréalisation) ou de dépersonnalisation c’est à dire être détaché de soi
- Peur de perdre le contrôle de soi ou de devenir fou
- Peur de mourir
La peur ou l’anxiété va s’accentuer au fur et à mesure que la situation phobogène va se rapprocher, elle peut même être ressentie par anticipation et générer une attaque de panique ou une forte anxiété avant même la situation phobogène. L’agoraphobie est une pathologie très handicapante dans la vie du patient, il va rechercher constamment à éviter les situations anxiogènes.
Il évitera par exemple de prendre sa voiture pour éviter les embouteillages, ou se faire livrer pour éviter de faire la queue dans les magasins. Lorsqu’il ne pourra pas éviter, par exemple un rendez-vous médical, il se fera accompagné d’un ami, et dans les cas les plus grave, il ne voudra même plus sortir de chez lui-même accompagné.
Pour bien comprendre l’impact de la maladie dans la vie d’un patient, voici quelques exemples de témoignages de la vie d’agoraphobe.
CRITÈRES DIAGNOSTIQUES SELON LE DSM-51
Écrit par l’Association américaine de psychiatrie (APA) depuis plus de 60 ans, le Diagnostic and Statistical Manual ou Mental Disosdres (DSM), est l’ouvrage de référence pour les maladies mentales. Voici comment reconnaître la phobie sociale :
Attention, ces critères ne sont qu’un guide, seul un psychologue ou un psychiatre pourra poser un diagnostic
1. Peur ou anxiété marquée par deux (ou plus) des cinq situations suivantes :
- Utiliser les transports en commun (par exemple voiture, bus, train, bateau, avion)
- Être dans des endroits ouverts (exemple parking, marché, pont)
- Être dans des endroits clos (exemple magasin, théâtre, cinéma)
- Être dans une file d’attente ou dans une foule
- Être seul à l’extérieur du domicile
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2. La personne craint ou évite ces situations parce qu’elle pense qu’il pourrait être difficile de s’en échapper ou de trouver du secours en cas de survenue de symptômes de panique ou d’autres symptômes incapacitants ou embarrassant.
3. Les situations agoraphobogènes provoquent presque toujours une peur et de l’anxiété.
4. Les situations agoraphobogènes sont activement évitées, nécessite la présence d’un accompagnent, où sont subies avec une peur intense de l’anxiété.
5. La peur ou l’anxiété est disproportionnée par rapport aux dangers réels liés aux situations agoraphobogènes et compte-tenu du contexte socioculturel.
6. La peur l’anxiété ou l’évitement est persistant, durant typiquement six mois ou plus.
7. La peur, l’anxiété ou l’évitement cause une détresse ou une altération cliniquement significative du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants.
8. Si une autre infection médicale est présente, la peur, l’anxiété ou l’évitement sont clairement excessif.
9. La peur, l’anxiété ou l’évitement n’est pas mieux expliqué par les symptômes d’un autre trouble mental.
ÉVALUER SA PATHOLOGIE
Voici le test les plus couramment utilisé pour diagnostiquer et évaluer l’agoraphobie.
- L’inventaire de mobilité pour l’agoraphobe (IMA) de Chambless : ce texte a pour objectif d’évaluer le degré d’évitement des patients atteints d’agoraphobie dans certaines situations. Il permettra de graduer les différentes situations en fonction de l’anxiété ressentie ainsi que les capacités du patient à y faire face seul ou accompagné.
APPARITION VERS 17 ANS
L’âge moyen d’apparition est de 17 ans et la majorité des patients atteints ont vu apparaître leur trouble avant 35 ans. Si elle n’est pas traitée, l’agoraphobie va évoluer. On estime une guérison complète sans traitement d’environ 10 % seulement.
Le diagnostic se fera en premier lieu avec une mise en avant des symptômes décrit plus haut. La thérapie la plus efficace pour soigner l’agoraphobie est la thérapie comportementale et cognitive qui consiste à s’exposer graduellement à ses angoisses
Le médecin peut prescrire un traitement médicamenteux agissant sur la recapture de la sérotonine ce qui peut diminuer chimiquement l’anxiété et ainsi aider le patient à s’exposer pendant sa thérapie.