La schizophrénie est caractérisée par des idées délirantes, hallucination, pensée désorganisée, comportement moteur désorganisé ou anormal avec des symptômes négatifs.
Elle touche principalement les sujets jeunes. La maladie se déclare principalement entre 15 et 25 ans mais atteint son apogée quelque temps plus tard.
Contrairement aux idées reçues, la schizophrénie n’est pas un dédoublement de la personnalité.
Il s’agit d’une maladie chronique, c’est-à-dire qu’elle évolue dans le temps. Elle caractérisé par trois types de symptômes :
- Des symptômes positifs (ou productifs) : tel que les hallucinations (visuelles, auditives, sensorielles…) ou les délires
- Des symptômes négatifs (ou déficitaires) : moins d’interactions sociales, baisse de la motivation
- La désorganisation c’est-à-dire la perte de la cohérence de la pensée qui se traduit par une incapacité à réaliser des choses simples du quotidien comme se faire cuire des pâtes ou des difficultés à se faire comprendre ou à comprendre les autres.
Chaque patient est différent. Les différents symptômes peuvent être plus ou moins présent.
A début de la maladie, seul un type de symptômes peut être visible, les autres peuvent arriver par la suite.
Il est important de comprendre que contrairement aux idées reçues, un schizophrène n’est pas dangereux . le taux d’homicide est de 0.5 % chez les personnes atteintes de schizophrénie, (contre 0.03 % dans l’ensemble de la population non atteint par la maladie.).
La schizophrénie est très difficile à diagnostiquer car il existe une multitude de symptômes et les patients ne présentent pas tous les mêmes. De plus, les premiers symptômes étant “légers“ lors de l’apparition de la maladie, il est assez fréquent que la maladie ait bien progressée avant la pose du diagnostic.
Les causes :
- Le facteur génétique : Sur le plan génétique on sait qu’il existe une condition à la maladie. Les scientifiques évoquent la présence de variations génétiques en cas d’exposition à des risques environnementaux, provoquant ainsi un risque de développer la maladie. Bien que ce penchant génétique soit minime, leur identification n’en reste pas moins difficile du fait de leur faible impact sur la santé. En revanche, il existe d’autres facteurs provoquant des mutations génétiques. C’est notamment le cas de la dopamine et du glutamate. Ces neurotransmetteurs jouent un rôle essentiel dans la plasticité neuronale ayant un impact direct sur le comportement. Si celle-ci présentent des dysfonctionnements, alors il y a un risque majeur que la personne développe une schizophrénie.
- Le facteur environnemental : Sur le plan environnemental, on sait également qu’il existe de multiples facteurs pouvant favoriser le développement de la maladie. Notamment pendant la période d’adolescence jusqu’au début de la vie adulte. Des études mettent en évidence, qu’un mauvais développement cérébral dû à un problème quelconque pendant une grossesse favorise le risque de schizophrénie. Néanmoins, la probabilité que cela arrive reste assez faible. En revanche, l’apparition du trouble précoce de développement n’est pas le seul facteur. Il faut prendre en compte d’autres paramètres, comme les troubles psychotiques.
- Un facteur psychotique : Le stress fait partie de ces facteurs environnant psychotique pouvant altérer le mécanisme biologique. Le stress est une réaction de notre organisme face à une situation particulière. Cette situation crée tension nerveuse plus ou moins excessive qui agit au niveau cérébral. Ainsi, selon les études issues du projet européen sur les déterminants génétiques et environnementaux de la schizophrénie. Le stress serait un des facteurs déterminants de l’émergence des troubles psychotiques. – La consommation de substances psychogènes et plus particulièrement de cannabis est aussi un facteur déterminant. En effet, la consommation d’une telle substance chez l’adolescent perturberait la maturation cérébrale de celui-ci en agissant sur des zones neuronales impliquées dans l’apparition de pathologies psychiatrique. La consommation régulière de cannabis augmente le risque d’un problème de développement neuronale correct car la substance agit dans les régions où la plasticité est importante à l’adolescence. Ainsi, la consommation de cannabis est aussi responsable de l’élévation du risque (X2) de schizophrénie. Mais cette information varie en fonction des individus et de leurs consommations (dose, teneur en TCH, produit, âge…). Selon une étude réalisée, les consommateurs qui sont les plus sensibles aux effets du cannabis présentent également d’autres maladies génétiques.
CRITÈRES DIAGNOSTIQUES SELON LE DSM-51
Écrit par l’Association américaine de psychiatrie (APA) depuis plus de 60 ans, le Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders (DSM), est l’ouvrage de référence pour les maladies mentales. Voici comment reconnaître la schizophrénie :
Attention, ces critères ne sont qu’un guide, seul un psychologue ou un psychiatre pourra poser un diagnostic
A/ deux (ou plus parmi) les symptômes suivants, chacun devant être présent dans une proportion significative de temps au cours d’une période d’un mois. Au moins l’un des symptômes (1), (2) ou (3) doit être présent
- Idées délirantes
- Hallucinations
- Discours désorganisé (p ex : incohérence ou déraillement fréquent)
- Comportement grossièrement désorganisée ou catatonique
- Symptômes négatifs
B/ Durant une proportion significative de temps depuis le début du trouble, le niveau de fonctionnement dans un domaine majeurs tels que le travail, les relations interpersonnelles ou l’hygiène personnelle est passé d’une façon marquée en dessous du niveau atteint avant le début du trouble.
C/ Des signes continus du troubles persistent depuis au moins six mois. Pendant cette période de six mois, les symptômes répondant aux critères doivent avoir été présent pendant au moins un mois.
D/ un trouble schizoaffectif, ou dépressif, ou un trouble bipolaire avec manifestations psychotiques ont été exclu.
E/ le trouble n’est pas imputable aux effets physiologiques d’une substance ou à une autre pathologie médicale.
ÉVALUER SA PATHOLOGIE
Voici les tests les plus couramment utilisé pour diagnostiquer et évaluer la schizophrénie.
- Échelle de Dépression de Calgary pour patients avec Schizophrénie (CDSS)
Ce test permet d’évaluer la dépression chez les personnes atteintes de schizophrénie. Il s’articule autour de neuf questions permettant d’évaluer l’humeur dépressive, le désespoir, l’autodépréciation, les idées de référence en terme de culpabilité, culpabilité pathologique, dépression matinale, éveil précoce, idées de suicide, et dépression observée.
- L’échelle révisée des croyances au sujet des voix (BVAQ-R)
Cette échelle permet d’évaluer et de diagnostiquer les réactions émotionnelles ainsi que les changements de comportement face aux hallucinations auditives.
La schizophrénie nécessite un suivi et un traitement durant toute la vie du patient. Les médicaments les plus fréquemment utilisés sont des antipsychotiques. En ce qui concerne la thérapie à mettre en place, la thérapie comportementale et cognitive a de très bons résultats