Un patient atteint d’énurésie urine dans son lit ou dans ses vêtements de façon incontrôlée.
Cette pathologie concerne environ 6 % de la population adulte.
La maladie touche principalement les enfants. La prévalence, c’est-à-dire le nombre de personnes concernées, varie en fonction de l’âge. Elle est de 5-10% pour les enfants de 5 ans, 3-5% pour les enfants de 10 ans et 1% pour les plus de 15 ans.
L’énurésie est l’acte d’uriner de façon contrôlée dans des endroits inappropriés.
Il existe deux types d’énurésie :
- L’énurésie primaire lorsque l’enfant n’a jamais été propre.
- L’énurésie secondaire lorsque celui-ci a connu une période sans “accident“ pendant au moins 6 mois.
Elle touche principalement les enfants mais le thérapeute ne parle d’énurésie qu’à partir de 5 ans, en dessous de cet âge il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Les enfants sont souvent propre le jour avant de l’être la nuit.
Concernant la propreté de la nuit, 15-20% des enfants sont propres à 3 ans, 70 à 80% à quatre ans, 80 à 90% à cinq ans et 98 à 99% à l’adolescence. Pour ce qui est de la propreté de jour, ce chiffre est de 25% à deux ans, 85% à deux ans et demi et 98% à trois ans.
Il est important de comprendre que les causes de l’incontinence de l’enfant peuvent être différentes en fonction du type d’énurésie. Dans le cas d’une énurésie primaire, la cause est souvent un retard de développement de la vessie.
En effet, dans le développement classique, la vessie passe du stade infantile, c’est-à-dire un réflexe automatique et incontrôlé du muscle (le détrusor), qui provoque l’expulsion de l’urine de la vessie, au stade mature qui se caractérise par une augmentation du volume d’urine de la vessie et une inhibition de l’activité du muscle détrusor qui permet au patient de contrôler sa vessie.
Un retard de développement peut empêcher l’enfant de contrôler sa vessie. Dans le cas d’une énurésie secondaire, il s’agit souvent d’un facteur psychologique comme un évènement marquant survenu dans son environnement. Il est essentiel d’en connaitre la cause car le traitement et la prise en charge qui en résultera seront différents.
LES CAUSES
Le facteur environnemental : Le retard de la propreté peut être dû à un apprentissage tardif ou négligé.
Le facteur biologique : L’énurésie peut être dû à un retard du développement de la vessie qui provoque l’incontinence chez l’enfant.
Le facteur psychologique : Des modifications importants survenues dans la vie peuvent être responsables : naissance d’un enfant, déces d’un proche, problèmes à l’école…
Le facteur génétique : Des facteurs génétiques sont aussi responsables. Les antécédents familiaux existent dans 30 à 60 % des cas.
CRITÈRES DIAGNOSTIQUES SELON LE DSM-51
Écrit par l’Association américaine de psychiatrie (APA) depuis plus de 60 ans, le Diagnostic and Statistical Manual ou Mental Disosdres (DSM), est l’ouvrage de référence pour les maladies mentales. Voici comment reconnaître la pathologie selon le DSM-5 :
Attention, ces critères ne sont qu’un guide pour aider au. Diagnostic. Seul un psychologue ou un psychiatre peut poser un diagnostic final
- Miction (action d’uriner) au lit ou dans les vêtements qu’elle soit volontaire ou involontaire.
- Le comportement est significatif, soit une fréquence régulière d’au moins 2 fois par semaine pendant 3 mois, soit une détresse importante.
- L’enfant est âgé d’au moins 5 ans.
- Le comportement n’est pas dû à la prise de médicament ou substance, ni à une autre maladie.
ÉVALUER SA PATHOLOGIE
Il n’existe pas de test pour évaluer sa pathologie, seule une évaluation faite par un thérapeute au cours d’une consultation permettra de donner un diagnostic. Toutefois, en complément, il peut être réalisé une imagerie médicale (radiographie) lorsque le thérapeute n’a pas trouvé de causes.
L’énurésie disparait toujours mais les causes sont diverses et bien comprendre les raisons de ce comportement sont essentiels pour la mise en place du bon traitement. Un traitement médicamenteux et une prise en charge psychologique comme la mise en place d’une thérapie comportementale et cognitive sont souvent efficaces.
Le thérapeute pourra par exemple instaurer un système de récompenses pour aider l’enfant à adapter un nouveau comportement.