Stress post-traumatique :
Le trouble de stress post traumatique se caractérise essentiellement par le développement de symptômes après avoir été exposé à un évènement traumatique ou vécu comme tel.
Les personnes exerçant des métiers à risques ou exposées à des situations qui peuvent être traumatisantes sont plus susceptibles de présenter un syndrome de stress post traumatique. C’est le cas principalement des pompiers, des policiers, militaires ou personnels de santé.
L’état de stress post-traumatique se caractérise par l’apparition de différents symptômes. La personne qui a vécu le traumatisme va en présenter un certain nombre.
Les plus fréquents sont les souvenirs répétitifs et envahissants de l’événement ainsi que les troubles du sommeil (endormissement perturbé, insomnies et majoritairement des cauchemars en lien avec le traumatisme).
L’individu peut également présenter une importante détresse émotionnelle ou réactivité lorsqu’il est confronté à un stimulus évoquant l’évènement (un son, une odeur, une image, etc.). Aussi, il n’est pas rare d’observer une hypervigilance à l’environnement « comme si » l’évènement allait se reproduire.
Cela peut aussi concerner des troubles de l’humeur (humeur dépressive, irritabilité), de la concentration, de l’attention qui peuvent apparaitre comme des troubles de mémoire (manque du mot, ne pas savoir ce que vous êtes venu chercher dans telle pièce, où sont rangées vos clé, etc).
Ou bien encore les symptômes peuvent se traduire par un sentiment prolongé de détresse voire un état dépressif, une diminution de l’intérêt ou du plaisir ressenti dans une activité habituellement plaisante ; une difficulté à éprouver des émotions agréables, perte de confiance en soi, en l’autre.
Pour finir, le patient peut ressentir de la culpabilité vis-à-vis de la situation vécue, voire même de la honte (par exemple se sentir responsable de ce qui s’est passé ou bien d’être encore en vie). Il éprouvera aussi des difficultés à entrevoir l’avenir.
Le diagnostic est parfois compliqué à poser car les symptômes du trouble post-traumatique sont différents d’un patient à l’autre. C’est pourquoi l’échange sera essentiel entre le thérapeute et le patient autour de l’évènement et de l’histoire de la personne.
Voici des exemples de témoignage de vie de patients présentant un trouble de stress post traumatique :
LES CAUSES
- Facteurs PRE-TRAUMATIQUES (avant) :
Psychologique : Les troubles anxieux, un autre traumatisme vécu auparavant ou les problèmes émotionnels durant l’enfance sont des facteurs importants de risque.
Environnementale : Le risque de survenue et de sévérité d’un Trouble de Stress post traumatique peut différer selon les groupes culturels (exposition à des évènements traumatiques, contexte socio culturel, etc), un statut social difficile, des évènements de vie traumatiques ou douloureux vécus pendant l’enfance (divorce, décès d’un parent, dysfonctionnement familial…).
Génétique et physiologique : Certaines études montrent que le patrimoine héréditaire pourrait « protéger » ou augmenter le développement du trouble après un traumatisme. Le fait d’être de sexe féminin et jeune au moment de l’évènement traumatique y contribuerait également.
- Facteurs PÉRI-TRAUMATIQUE (AUTOUR) :
Environnemental : Le degré de gravité du traumatisme, la violence interpersonnelle, la sensation d’une menace pouvant entrainer la mort ou encore les lésions sur le corps sont des facteurs importants de développement de cette pathologie. Chez les militaires, le fait d’avoir été témoin de violences ou d’avoir tué pendant la guerre peut également être un facteur déclenchant.
- Facteurs POST-TRAUMATIQUE (APRÈS) :
Psychologique : Le développement d’un trouble de stress aigu, une absence ou prise en charge non adaptée après l’évènement traumatique peut avoir de lourdes conséquences.
Environnemental : Des évènements de vie défavorables ou un mauvais entourage familial peut considérablement augmenter le risque d’être atteint de cette pathologie.
CRITÈRES DIAGNOSTIQUES SELON LE DSM-5
Écrit par l’Association Américaine de Psychiatrie (APA) depuis plus de 60 ans, le Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders (DSM), est l’ouvrage de référence pour les maladies mentales. Voici comment reconnaître le trouble dépressif :
Attention, ces critères ne sont qu’un guide, seul un psychologue ou un psychiatre pourra poser un diagnostic.
Voici les critères du diagnostic du DSM 5 pour les adultes, adolescents et enfants de plus de 6 ans.
A/ exposition à la mort effective ou à une menace de mort, à une blessure grave ou à des violences sexuelles d’une (ou de plusieurs) des façons suivantes :
- On est en directement exposés à un ou plusieurs événements traumatiques
- En étant témoin direct d’un ou de plusieurs événements traumatiques survenus à d’autres personnes
- En apprenant qu’un ou plusieurs événements traumatiques sont arrivés un membre de la famille proche ou un ami proche. Dans le cas de mort effective ou de menaces de mort d’un membre de la famille ou d’un ami, l’événement doit avoir été violent ou accidentel.
- En étant exposé de manière répétée ou extrême à des événements traumatiques (par exemple : policiers exposés à plusieurs reprises à des faits d’abus sexuels sur enfant)
B/ Présence d’un ou plusieurs symptômes envahissant suivant et ayant débuté après la survenue de l’événements traumatiques :
- Souvenirs répétitifs, involontaires et envahissants de l’événement traumatique provoquant un sentiment de détresse.
- Rêve répétitif provoquant un sentiment de détresse dans lequel le contenu est lié à l’événement traumatique.
- Direction dissociative (par ex flash-back) au cours desquelles le sujet se sent ou agit comme si l’événement traumatique allait se reproduire.
- Sentiment intense ou prolongé de détresse lors de l’exposition à des indices évoquant ou ressemblant à l’événement traumatique.
- Réactions physiologiques marquées lors de l’exposition à des indices pouvant évoquer ou ressembler à l’événement traumatique.
C/ Evitement persistant des stimuli associés à l’événement traumatique avec la présence de l’une ou deux des manifestations suivantes :
- Évitement ou efforts pour éviter les souvenirs, pensées ou sentiments concernant l’événement traumatique.
- Évitement ou effort pour éviter les rappels externes (personnes, endroit, conversation, activités, objets, situations) qui réveille des souvenirs concernant l’événement traumatique.
D/ Altération négative des cognitions et de l’humeur associée à l’événement traumatique avec la présence d’un ou plusieurs des éléments suivants :
- Incapacité de se rappeler d’un aspect important de l’événement traumatique.
- Croyances ou attentes négatives persistantes et exagérées concernant soi-même ou d’autres personnes (par exemple :“je suis mauvais“, “on ne peut faire confiance à personne“, “le monde entier est dangereux“)
- Distorsions cognitives persistantes à propos de l’événement traumatique qui pousse le sujet à se blâmer ou à blâmer les autres.
- État émotionnel négatif persistant (par exemple crainte, horreur, colère, culpabilité ou honte)
- Réduction nette de l’intérêt pour les activités importantes ou bien réduction de la participation à ces activités.
- Sentiment de détachement d’autrui ou bien de devenir étranger par rapport aux autres personnes.
- Incapacité persistante d’éprouver des émotions positives (par exemple incapacité d’éprouver bonheur, satisfaction ou sentiments affectueux)
E/ Altération marquée de l’éveil et de la réactivité associée à l’événement traumatique présentant deux ou plus des éléments suivants :
- Comportement irritable ou excès de colère qui s’exprime typiquement par une agressivité verbale ou physique envers des personnes ou des objets.
- Comportement irréfléchi ou autodestructeur
- Hypervigilance
- Réactions de sursaut exagéré
- Problème de concentration
- Perturbation du sommeil
F/ La perturbation des symptômes des critères B , C, D et E sur plus d’un mois
G/ La perturbation entraîne une souffrance cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social professionnel ou d’un autre domaine important
H/ La perturbation n’est pas imputable aux effets physiologiques d’une substance ou à une autre affection médicale.
ÉVALUER LA PATHOLOGIE
Il existe de nombreux tests permettant de diagnostiquer la présence de cette pathologie et de déterminer son niveau de sévérité.
L’échelle de l’état de Stress Post-Traumatique (Posttraumatic Stress Disorder Checklist Scale – PCLS) est utilisée pour dépister le trouble du stress post-traumatique. Ce test consiste à évaluer les troubles apparaissant après un traumatisme à travers un questionnaire sous forme d’items de réponse (allant de : pas du tout (1 point) à très souvent (5points)).
17 questions sont à compléter en temps limité. A la fin du test, un score global est fourni.
L’index de réaction au Stress Post-Traumatique de l’enfant (CPTS-RI) est lui utilisé, comme son nom l’indique, chez les enfants. Il consiste à évaluer ses réactions et les conséquences du traumatisme dans la vie de tous les jours. Il permet également de faire ressortir un possible sentiment de culpabilité très souvent présent dans cette pathologie.
Ce questionnaire se présente sous la forme d’items de réponse (allant de : « jamais » (1 point) à « le plus souvent » (4 points).
20 questions sont posées. A la fin du test, un score global est fourni.
TRAITEMENT ET THÉRAPIE
La thérapie la plus efficace pour soigner stress-post-traumatique est la thérapie comportementale et cognitive qui consiste à s’exposer graduellement à ses angoisses.
L’EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing : littéralement désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires) a également prouvé toute son efficacité sur le plan scientifique dans la prise en charge d’un état de stress post traumatique. L ’EMDR permet une régulation de la charge émotionnelle de l’évènement vécu au niveau du cortex cérébral (cortex préfrontal).
De manière complémentaire, le médecin peut prescrire un traitement médicamenteux agissant sur la recapture de la sérotonine, ce qui peut diminuer chimiquement l’anxiété et ainsi aider le patient à s’exposer pendant sa thérapie.