Qu'est-ce-que l'anorexie mentale ?

1. L'anorexie mentale, c'est quoi ?

Le patient atteint d’anorexie mentale est en incapacité d’atteindre ses besoins nutritionnels, ce qui le conduit à un poids extrêmement bas, c’est-à-dire inférieur à la norme minimale et pouvant mettre en danger sa santé.

Personnes touchés : 

La maladie touche principalement les femmes. On dénombre un ratio de 1 homme pour 10 femmes. Elle démarre le plus souvent pendant l’adolescence et se déclare que très rarement passé l’âge de 40 ans. Cela concerne 0.4 personnes sur 100.

2. Comprendre la maladie

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Selon l'OMS un poids significativement bas représente un IMC inférieur ou égal à 18,5.

La première chose à comprendre de la maladie et qu’un patient atteint d’anorexie mentale n’a pas un manque d’appétit, bien au contraire ils ressentent souvent la faim. L’anorexie mentale à trois caractéristiques principales :

  • La première est une restriction importante des apports énergétiques dans le but de mincir
  • La seconde sera une peur démesurée de prendre du poids
  • La troisième sera une représentation de son poids ou de son corps fausse

Il est possible pour un patient atteint d’anorexie mentale de prendre conscience d’être mince, toutefois le trouble peut persister parce qu’il se focalise sur une seule partie de leur corps qu’il trouve trop gros : les fesses, les cuisses, le ventre…

Cette obsession de leur corps peut les pousser à avoir des comportements obsessionnels avec pour objectif une évaluation permanente du poids ou de leur mensuration. Ses obsessions peuvent les conduire à se peser très régulièrement (plusieurs fois par jour) ou bien encore passer des heures devant leur miroir pour observer la partie qu’il considère comme “grasse“

Il faut bien différencier les deux types d’anorexie avec des comportements vraiment différents :

  • Le premier type est dit restrictif c’est-à-dire que le patient va limiter la nourriture consommée mais ne fait pas de crise de boulimie ou de vomissements
  • Le second type est appelé hyperphagie boulimique dans ce cas, le patient va manger frénétiquement puis va se faire vomir ou alors prendre des laxatifs afin de perdre les apports de la nourriture englouti.

 

Le diagnostic de l’anorexie mentale est assez difficile à réaliser puisqu’il s’appuie sur les symptômes présentés par le patient. Cette maladie doit être prise très au sérieux et détectée le plus rapidement possible, car lorsque l’anorexie est très avancée chez le patient le taux de mortalité est d’environ 10 %.

Heureusement avec une prise en charge efficace la guérison des patients atteints d’anorexie mentale est très bonne. Toutefois pour la moitié des patients guéris, une vigilance importante est à prévoir car une rechute est possible.

3. Quel impact dans la vie quotidienne ?

“Au départ je faisais seulement attention à mon poids, je me compare beaucoup aux autres notamment aux filles de ma classe. Je devenais de plus en plus obsédé par mon corps trouvant des zones trop grasses“. « Je voulais maigrir de plus en plus, je trouvais des excuses pour ne pas manger ou alors je disais à mes parents que j’avais déjà mangé avec mes amis. » « Il m’arrivait parfois de ne faire que trois ou quatre repas par semaine. »

“Pour moi la maladie a commencé à l’âge de 20 ans, lorsque je suis parti de chez mes parents. Mes parents avaient beaucoup de restrictions alimentaires et j’étais très frustré de ne pas pouvoir manger ce que je voulais. Lorsque j’ai eu mon indépendance, j’ai enfin pu libérer cette frustration. Mes placards étaient plein de nourriture et je collectionnais les recettes… »

J’étais obsédé par la nourriture du soir au matin je ne pensais qu’à manger mais derrière ce côté bon vivant, j’étais aussi obsédé par mon corps que je détestais car je grossissais. Un jour j’ai rencontré quelqu’un qui m’expliquait que pour éviter de prendre du poids, de temps en temps, elle se faisait vomir ce qui lui permettait de manger ce qu’elle voulait. »

4. Quels sont les causes ?

Les causes de l’anorexie mentale sont assez méconnues et complexes. Au-delà du fait d’être principalement de sexe féminin, plusieurs facteurs de vulnérabilité sont susceptibles d’en augmenter les risques :

Facteur génétique

Il peut également y jouer un rôle important. Selon une étude, le fait d’avoir un jumeau monozygote touché par l’anorexie mentale augmenterait le risque pour son jumeau d’en être atteint également. Le risque est moins élevé pour les jumeaux dizygotes. De plus, chez certaines familles, la maladie peut se transmettre sur plusieurs générations. Cela concernerait plus souvent les garçons.

Facteur neuropsychologique

Un dysfonctionnement sérotoninergique peut en être la cause. La sérotonine assure le passage du message nerveux entre les neurones. Elle est notamment impliquée dans la stimulation du centre de la satiété. Cette zone du cerveau a pour mission de réguler l’appétit. On observe chez les personnes anorexiques un hyperfonctionnement de sérotonine.

Facteur psychologique

Les obsessions liées au poids, la faible estime de soi, les symptômes dépressifs, le perfectionnisme, l’anxiété sociale, les troubles anxieux ou une obésité pendant l’enfance sont des facteurs importants de risque d’anorexie mentale.

Facteur social

Il y joue également un rôle considérable touchant principalement les pays industrialisés. Les médias peuvent véhiculer une image de la perfection, ce qui peut être dévastateur sur les personnes en manque de repères (plus particulièrement les adolescents). De plus, chez certaines professions (mannequins, danseurs, sportifs de haut niveau…) où la maigreur est valorisée, le risque est considérablement augmenté.

Facteur familial

Le fait d’avoir un parent proche (parent, enfant, sœur…) touché par la pathologie présenterait aussi un risque conséquent.

Évènements de vie

Un choc psychologique peut être un facteur déclenchant de la maladie. Des expériences d’abus sexuels ou de maltraitance dans l’enfance peuvent entraîner un trouble du comportement alimentaire. La déformation du corps serait une réaction de défense contre la séduction et l’acte sexuel. Un divorce ou un deuil peut aussi être un élément déclenchant. Enfin, un simple régime peut avoir des conséquences désastreuses.

5. Diagnostic et évaluation

Diagnostic selon le DSM-5 :

Écrit par l’Association américaine de psychiatrie (APA) depuis plus de 60 ans, le Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders (DSM), est l’ouvrage de référence pour les maladies mentales. Voici comment reconnaître le trouble dépressif :

Attention, ces critères ne sont qu’un guide, seul un psychologue ou un psychiatre pourra poser un diagnostic

  • A/ Restriction des apports énergétiques par rapport aux besoins en conduisant à un poids significativement bas compte-tenu de l’âge, du sexe, du stade de développement et de la santé physique. Est considéré comme significativement bas un poids inférieur à la norme minimale.

  • B/ peur intense de prendre du poids ou de devenir gros, ou comportement persistant interférant avec la prise de poids, alors que le poids est significativement bas

  • C/ altération de la perception du poids ou de la forme de son propre corps influence excessive du poids ou de la forme corporelle sur l’estime de soi, ou manque de reconnaissance persistant de la gravité de la maigreur actuelle.

Évaluer sa pathologie :

Il existe de nombreux tests permettant de diagnostiquer la présence de cette pathologie et de déterminer son niveau de sévérité.

L’échelle d’autoévaluation de l’anorexie mentale (EAT-26) est le plus utilisé dans la recherche des troubles alimentaires. Ce test consiste à mesurer la sévérité de la maladie à travers un questionnaire sous forme d’items de réponse (pas du tout/jamais – extrêmement/toujours).

Une version longue de ce test existe sous le nom de EAT-40 (40 questions).

L’Eating Disorder Inventory – 2 (EDI-2) est également connu. Ce test peut être utilisé pour évaluer les comportements liés aux troubles du comportement alimentaire, ou bien, plus tard pour mesurer le changement.

Ce questionnaire se présente sous la forme d’items de réponse (pas du tout/jamais – extrêmement/toujours).

Seul un spécialiste de santé mentale peut conclure à un diagnostic du trouble obsessionnel compulsif.

6. Traitement et thérapie

Le diagnostic se fera en premier lieu avec une mise en avant des symptômes décrit plus haut. 

La thérapie la plus efficace pour soigner l’anorexie mentale est la thérapie comportementale et cognitive qui consiste à s’exposer graduellement à ses angoisses (cliquez ici pour plus d’informations sur la thérapie)

Le médecin peut prescrire des compléments alimentaires afin que le patient retrouve un poids normal.