Qu'est-ce-que le stress post-traumatique

1. Le stress post-traumatique, c'est quoi ?

Le trouble de stress post traumatique se caractérise essentiellement par le développement de symptômes après avoir été exposé à un évènement traumatique ou vécu comme tel.

Personnes touchés : 

Les personnes exerçant des métiers à risques ou exposées à des situations qui peuvent être traumatisantes sont plus susceptibles de présenter un syndrome de stress post traumatique. C’est le cas principalement des pompiers, des policiers, militaires ou personnels de santé.

2. Comprendre la maladie

L’état de stress post-traumatique se caractérise par l’apparition de différents symptômes. La personne qui a vécu le traumatisme va en présenter un certain nombre. 

Les plus fréquents sont les souvenirs répétitifs et envahissants de l’événement ainsi que les troubles du sommeil (endormissement perturbé, insomnies et majoritairement des cauchemars en lien avec le traumatisme).

L’individu peut également présenter une importante détresse émotionnelle ou réactivité lorsqu’il est confronté à un stimulus évoquant l’évènement (un son, une odeur, une image, etc.). Aussi, il n’est pas rare d’observer une hypervigilance à l’environnement « comme si » l’évènement allait se reproduire. 

Cela peut aussi concerner des troubles de l’humeur (humeur dépressive, irritabilité), de la concentration, de l’attention qui peuvent apparaitre comme des troubles de mémoire (manque du mot, ne pas savoir ce que vous êtes venu chercher dans telle pièce, où sont rangées vos clé, etc).

Ou bien encore les symptômes peuvent se traduire par un sentiment prolongé de détresse voire un état dépressif, une diminution de l’intérêt ou du plaisir ressenti dans une activité habituellement plaisante ; une difficulté à éprouver des émotions agréables, perte de confiance en soi, en l’autre.

Pour finir, le patient peut ressentir de la culpabilité vis-à-vis de la situation vécue, voire même de la honte (par exemple se sentir responsable de ce qui s’est passé ou bien d’être encore en vie). Il éprouvera aussi des difficultés à entrevoir l’avenir. 

Le diagnostic est parfois compliqué à poser car les symptômes du trouble post-traumatique sont différents d’un patient à l’autre. C’est pourquoi l’échange sera essentiel entre le thérapeute et le patient autour de l’évènement et de l’histoire de la personne.

3. Quel impact dans la vie quotidienne ?

Voici quelques témoignages de patients atteints de dépression dans leur quotidien.

J’étais au restaurant avec des amis lorsque à la vue de l’horloge j’ai eu un flash-back d’un événement qui s’était passé 20 ans plutôt. J’ai ressenti les mêmes sensations que j’avais ressenties à l’époque“

 Je me promenais dans un magasin, tout allait bien lorsque, j’ai recroisé la personne qui avait abusé de moi lorsque j’étais enfant.  J’en avais parlé à personne mais le fait de le revoir, je me suis figée, incapable de bouger, je me suis mise à pleurer sans pouvoir retenir mes larmes comme l’enfant que j’étais à l’époque“

“Depuis que j’ai eu cet accident je suis incapable de reconduire une voiture. Le simple fait de m’asseoir au volant d’une voiture provoque chez moi une énorme crise d’angoisse. Je sais très bien que je ne suis pas responsable de ce qui s’est passé mais je me dis que j’ai eu de la chance une fois et je n’en aurais pas toujours“

“ Depuis le décès brutal de mon conjoint, il y a un an, je n’ai plus goût à rien. Je ne comprends pas pourquoi il est parti si vite et pourquoi lui. Je n’ai plus aucune envie, toutes mes sources d’intérêts que j’avais lorsqu’il était là ne m’intéressent plus du tout, je n’ai plus aucune envie et aucune interaction sociale, je ne sors que pour aller travailler parce que je n’ai pas le choix“

4. Quels sont les causes ?

Facteurs pré-traumatique

Facteur neuropsychologique

Certaines études montrent que le patrimoine héréditaire pourrait « protéger » ou augmenter le développement du trouble après un traumatisme. Le fait d’être de sexe féminin et jeune au moment de l’évènement traumatique y contribuerait également.

Facteur psychologique

Les troubles anxieux, un autre traumatisme vécu auparavant ou les problèmes émotionnels durant l’enfance sont des facteurs importants de risque

Facteur environnemental

Le risque de survenue et de sévérité d’un Trouble de Stress post traumatique peut différer selon les groupes culturels (exposition à des évènements traumatiques, contexte socio culturel, etc), un statut social difficile, des évènements de vie traumatiques ou douloureux vécus pendant l’enfance (divorce, décès d’un parent, dysfonctionnement familial…).

Facteurs péri-traumatique

Facteur neuropsychologique

Le développement d’un trouble de stress aigu, une absence ou prise en charge non adaptée après l’évènement traumatique peut avoir de lourdes conséquences.

Évènements de vie

Des évènements de vie défavorables ou un mauvais entourage familial peut considérablement augmenter le risque d’être atteint de cette pathologie.

Facteur environnemental

Le degré de gravité du traumatisme, la violence interpersonnelle, la sensation d’une menace pouvant entrainer la mort ou encore les lésions sur le corps sont des facteurs importants de développement de cette pathologie. Chez les militaires, le fait d’avoir été témoin de violences ou d’avoir tué pendant la guerre peut également être un facteur déclenchant.

5. Diagnostic et évaluation

Diagnostic selon le DSM-5 :

Écrit par l’Association américaine de psychiatrie (APA) depuis plus de 60 ans, le Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders (DSM), est l’ouvrage de référence pour les maladies mentales. Voici comment reconnaître le trouble dépressif :

Attention, ces critères ne sont qu’un guide, seul un psychologue ou un psychiatre pourra poser un diagnostic

  • A/ exposition à la mort effective ou à une menace de mort, à une blessure grave ou à des violences sexuelles d’une (ou de plusieurs) des façons suivantes :
    1. On est en directement exposés à un ou plusieurs événements traumatiques
    2. En étant témoin direct d’un ou de plusieurs événements traumatiques survenus à d’autres personnes
    1. Souvenirs répétitifs, involontaires et envahissants de l’événement traumatique provoquant un sentiment de détresse.
    2. Rêve répétitif provoquant un sentiment de détresse dans lequel le contenu est lié à l’événement traumatique.

      B/ Présence d’un ou plusieurs symptômes envahissant suivant et ayant débuté après la survenue de l’événements traumatiques :

  • C/ ETC…

Évaluer sa pathologie :

Il existe de nombreux tests permettant de diagnostiquer la présence de cette pathologie et de déterminer son niveau de sévérité.

L’échelle de l’état de Stress Post-Traumatique (Posttraumatic Stress Disorder Checklist Scale – PCLS) est utilisée pour dépister le trouble du stress post-traumatique. Ce test consiste à évaluer les troubles apparaissant après un traumatisme à travers un questionnaire sous forme d’items de réponse (allant de : pas du tout (1 point) à très souvent (5points)).

17 questions sont à compléter en temps limité. A la fin du test, un score global est fourni.

L’index de réaction au Stress Post-Traumatique de l’enfant (CPTS-RI) est lui utilisé, comme son nom l’indique, chez les enfants. Il consiste à évaluer ses réactions et les conséquences du traumatisme dans la vie de tous les jours. Il permet également de faire ressortir un possible sentiment de culpabilité très souvent présent dans cette pathologie.

Ce questionnaire se présente sous la forme d’items de réponse (allant de : « jamais » (1 point) à « le plus souvent » (4 points).

20 questions sont posées. A la fin du test, un score global est fourni.

6. Traitement et thérapie

La thérapie la plus efficace pour soigner stress-post-traumatique est la thérapie comportementale et cognitive qui consiste à s’exposer graduellement à ses angoisses.

L’EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing) : littéralement désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires) a également prouvé toute son efficacité sur le plan scientifique dans la prise en charge d’un état de stress post traumatique. L ’EMDR permet une régulation de la charge émotionnelle de l’évènement vécu au niveau du cortex cérébral (cortex préfrontal).

De manière complémentaire, le médecin peut prescrire un traitement médicamenteux agissant sur la recapture de la sérotonine, ce qui peut diminuer chimiquement l’anxiété et ainsi aider le patient à s’exposer pendant sa thérapie.