La boulimie est un trouble du comportement alimentaire (TCA) qui se caractérise par des crises compulsives d’ingestions excessives de nourriture suivies par des comportements compensatoires.
Personnes touchés :
Cette pathologie concerne environ 1.5% de la population, dans la majorité des cas des adolescents et jeunes adultes, essentiellement féminins.
La boulimie serait le second trouble du comportement alimentaire (TCA) le plus fréquent après l’anorexie et la 10ème pathologie la plus fréquente des troubles mentaux.
La boulimie est un trouble du comportement alimentaire (TCA) qui se caractérise par des crises compulsives d’ingestions excessives de nourriture suivies par des comportements compensatoires tel que des vomissements volontaires, la prise de laxatif, l’exercice physique excessif ou tout autre moyen ayant pour objectif d’éviter la prise de poids.
Ces crises compulsives sont des crises répétitives que le patient se sent pousser à accomplir en réponse à son anxiété. Elles peuvent survenir impulsivement ou bien peuvent être organisées à l’avance et se déroulent bien souvent sous forme de rituel.
Les boulimiques sont obsédés par leur poids, persuadés que la maigreur est garant du bonheur.
Toutefois, ils ont généralement un IMC normal dû aux comportements compensatoires. C’est d’ailleurs pour cette raison que cette pathologie passe souvent inaperçue auprès des soignants. Un grand nombre de patient consulte après avoir déjà subi des années de souffrance.
Pour mieux comprendre la maladie, voici un exemple de déroulement d’une crise de boulimie :
COMPLICATIONS
Des complications sont fréquemment observées, comme des carences alimentaires, des troubles du cycle menstruel (voir une aménorrhée, c’est-à-dire une absence de menstruations), des troubles du sommeil, du diabète, une déshydratation, ou encore des problèmes dentaires (dus aux vomissements).
En l’absence de traitement, l’évolution peut être chronique ou intermittente, avec des périodes de rémission alternant avec la reprise des accès hyperphagiques. Certains malades iront également vers une anorexie mentale (dans 10 à 15% des cas), un état dépressif ou une addiction à certains médicaments ou certaines drogues.
Dans les cas les plus graves, le trouble pourra engendrer des déchirures œsophagiennes dues aux vomissements répétés, une rupture gastrique ou même mener au décès suite à un malaise cardiaque ou un suicide.
Voici quelques témoignages de personnes atteintes de boulimie:
“ J’allais vomir avec beaucoup de facilités. Avant cela, j’avais pris quelques kilos. Vomir me donnait l’impression d’avoir un contrôle total sur mon corps et ma vie. Un réel “bonheur”… Lorsque j’ai pris conscience des choses, il était trop tard.“
“J’avais tellement honte… La peur de faire une crise devant mon entourage. Je « programmais » donc mes crises en fonction de mes soirées entre amis. La honte également d’acheter des biscuits, j’avais l’impression que tous les clients du magasin me regardaient et me jugeaient. “
Lorsque j’avais 9 ans, mon oncle a abusé de moi, à plusieurs reprises. J’ai grandis avec l’image de mon corps sali. A l’adolescence je ne me supportais plus, j’ai commencé par faire des régimes qui m’ont amené dans ce cercle vicieux de la boulimie.
Ces témoignages montrent à quel point la boulimie peut contrôler la vie des malades. Le traumatisme et le mal-être physique entrainent des mécanismes destructeurs. Viendra ensuite la honte qui empêche bien souvent les malades d’en parler et se faire diagnostiquer.Les obsessions liées au poids, la faible estime de soi, les symptômes dépressifs, le perfectionnisme, l’anxiété sociale et l’hyper-anxiété de l’enfant ou une obésité pendant l’enfance sont des facteurs importants de risque de la boulimie.
Le facteur génétique peut également jouer un rôle important. Selon une étude, la sœur jumelle d’un patient à jusqu’à 23% de chance de développer la maladie.
Les médias peuvent véhiculer une image de la perfection, ce qui peut être dévastateur sur les personnes en manque de repères (plus particulièrement les adolescents). De même, des expériences d’abus sexuels ou de maltraitance dans l’enfance peuvent déclencher un trouble du comportement alimentaire. La déformation du corps serait une réaction de défense contre la séduction et l’acte sexuel. Un divorce ou un deuil peut aussi être un déclencheur de la maladie.
Un dysfonctionnement sérotoninergique peut en être la cause. La sérotonine assure le passage du message nerveux entre les neurones. Elle est notamment impliquée dans la stimulation du centre de la satiété. Cette zone du cerveau a pour mission de réguler l’appétit. On observe chez les personnes boulimiques une diminution de la quantité de sérotonine.
Attention, ces critères ne sont qu’un guide pour aider au. Diagnostic. Seul un psychologue ou un psychiatre peut poser un diagnostic final
Pour fournir son diagnostic, en plus de son entretien clinique, le thérapeute s’appuiera sur certains critères ou spécifications. Les critères diagnostiques sont :
La sévérité du trouble est établie sur la fréquence des épisodes :
Il n’existe aujourd’hui aucun test pour évaluer sa pathologie. Le diagnostic se fera en premier lieu avec un médecin qui conduira l’entretien pour mettre en avant les symptômes tels que les accès hyperphagiques avec comportements compensatoires et un certain mal-être.
Il pourra ensuite préconiser un rendez-vous avec un psychologue ou psychiatre pour connaitre la cause de ces comportements.
La prise en charge est pluridisciplinaire. Le traitement de la boulimie peut comprendre une psychothérapie cognitivo-comportementale qui visera à motiver le patient à changer, reprendre de bonnes habitudes alimentaires et réduire les préoccupations liées au poids.
Il pourra également avoir un traitement médicamenteux de type antidépresseur qui aidera à réduire ses épisodes hyperphagiques et traiter son anxiété et son état dépressif.